Le sujet revient avec insistance.
Le management était jugé par sa capacité à relayer des ordres et en contrôler l’exécution.
Avec la digitalisation et la féminisation des équipes, d’autres critères sont apparus : l’exemplarité, l’animation et l’écoute.
L’atteinte d’objectifs financiers est certes maintenue, mais insuffisante. Les nouvelles générations ont besoin de savoir « WHY », « pourquoi » elles font ce qu’elles font. Donner du SENS à leurs actions.
Avec le télétravail, cette tendance s’est accélérée.
L’entreprise doit s’extraire des réunions interminables, des tableaux Excel, Powerpoint, … du verbiage comme insistent les auteurs de « on ne manage pas une boite avec des camemberts ». Il faut certes fixer des objectifs, créer l’environnement pour la réalisation. Cela passe par suppression du micro-management, responsabiliser les équipes et faire confiance. Le droit à l’erreur, voire l’échec est essentiel pour progresser.
De la même manière, la direction d’une entreprise ne se fait par la gentillesse mais par la contrainte et des sanctions.
L’entreprise défini une Vision, un mantra, une base-line, largement communiquée au marché : « contribuer au bien-être des salariés », « le client avant tout », « engagement social » «, engagement pour le développement durable ». Les entreprises vont plus loin, développent des RSE, se donnent une vocation d’entreprise à mission.
L’annonce n’a pas été toujours suivie d’actes. Et les salariés s’en sont rendu compte.
Dans les moments de transformation accélérée, d’insécurité sanitaire et économique, de digitalisation accrue conjugué à des changements générationnels aux affaires, la notion du WHY, de SENS se comprend : Quelle est mon empreinte sur la planète, quel partage de valeurs avec mes concitoyens, quelle communauté d’intérêt et comment je m’y inscris.
Les gouvernements ont tant de mal à donner une vision fédératrice du pays à 5, 10 ou 20 ans, un chemin sur lequel les citoyens sont prêts à se mobiliser.
L’entreprise peut prendre sa part au-delà de la déclaration d’intention.
Demander à ne pas imprimer les mails et continuer à distribuer des bouteilles en plastique à usage unique manque de cohérence. Acheter des véhicules électriques et ne pas rénover les bâtiments manque de cohérence. Se désoler ne la pollution des avions alors que les data center en croissance de 4% l’an pollueront bien plus.
Quand l’entreprise sera en réseau et moins liée à un lieu géographique, quand une part de télétravail aura pris ses marques, entre 20 et 40% hebdomadaire, la présence physique sera moindre.
- Quand le virtuel prend le pas sur le contact réel (bornes SNCF, RATP, compagnie aériennes),
- Quand l’achat se fait sur Internet
- Quand les consultations médicales se font via des plateformes digitales…
- Quand la gestion des relations clients (EDF, Engie, banques, assurances, …) se font via des identifiants et mots de passe, …
… le liant humain se distend, l’humain y perd.
A l’inverse, quand l’Entreprise…
- Responsabilise :
- Fait confiance, supprime un micro-management tatillon
- Impose moins de réunions
- Stimule les initiatives et accepte les échecs
- Sécurise :
- Par l’attachement à la santé de ses collaborateurs et prestataires
- Par la formation des salariés aux enjeux du futur pour assurer l’employabilité
- Par une rémunération à due concurrence de l’investissement de chacun
- Anticipe disruptions, crises économiques et sanitaires :
- Par l’attachement viscéral d’une capacité à pivoter, sortir des métiers en déclin et s’orienter vers des activités nouvelles
- Propose des espaces de travail créatifs, à forte contenance relationnelle
- Accepte que le travail solitaire puisse se faire ponctuellement à distance
- Défini une vision, un objectif global, un SENS à ce qu’elle fait :
- S’investit dans la protection de la planète et de ses habitants
- Sait se montrer reconnaissante envers les parties prenantes en encourageant des initiatives
- S’inscrit dans un projet de la Cité
Elle sera récompensée par une loyauté exceptionnelle de ses salariés, clients, fournisseurs, et actionnaires.